samedi 11 avril 2009

Puisque rien ne dure

C'est le titre du livre lu en une seule traite cette nuit, à la faveur d'une insomnie, pourtant jusque là jamais expérimentée. Un réveil au beau milieu de la nuit, et rapidement cette certitude que le sommeil ne revindrait pas tout seul. Il y avait ce livre, le premier de la pile qui demeurait depuis plusieurs mois sur le meuble à côté du lit, sans trouver le temps ni vraiment la volonté de la faire devenir un peu moins volumineuse. Et puis, là, au beau milieu de la nuit, dans le silence de la maison endormie, seule dans la chambre sans que personne ne vienne perturber cette tranquilité, ce titre "puisque rien ne dure" et l'envie impérieuse de découvrir ce qui se cachait derrière.

Et puis les lignes, puis les pages qui défilent, jusqu'à la dernière page, près de deux heures plus tard. L'histoire d'une absence. L'insurmontable pour un couple. "Ce que nous avions traversé ressemblait à une chute lente et silencieuse, comme dans ces rêves d'enfant qui, des années après, continuent de nous poursuivre. Amarrés l'un à l'autre, nous n'en finissons pas de tomber, il a fallu que nous nous séparions."

Cette absence dont il est question, et l'écho de la vie réelle. Tant de personnes, comme ces personnages de roman, comme moi mais comme eux aussi, ont à vivre ces épreuves qui prennent certes des contours différents, mais dont l'épreuve reste la même, celle de l'absence, du silence. dans le livre c'est Clara. Dans ma vie à moi c'est Léonore. Dans leur vie à eux, c'est le petit V. Chacun de nous vivant avec chacun de nos enfants, irrémédiablement absent.

Chacun se débat avec cette blessure à jamais béante. Chacun à sa façon. Chacun trouve pourtant la force, de continuer à vivre. Continuer à vivre, différement, forcément mais continuer. Réaliser de belles choses, ne pas laisser le vide gagner. Se dire que de ce vide doit naître quelquechose. se persuader peut-être, que cette absence n'est pas vaine. Et préserver, comme une grande force et un trésor, les vies joyeuses, qui d'une manière ou d'une autre, ont été les leurs.

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